Manizales

Ahhh, Guillo ! 18ans ont passés et nous nous retrouvons comme si nous avions quitté Barcelone hier… Parce que Guillo, c’est depuis toujours des histoires de voyages. Nous nous sommes rencontrés à Milan, quand j’étais parti finir mes études là-bas. Après 2 années italiennes, je n’avais pas envie de rentrer en France. Guillo, lui, partait s’installer avec d’autres copains colombiens à Barcelone. Alors je les ai suivis. Nous avons cohabité quelques mois dans la capitale catalane avant de nous installer à Paris avec Claire…

 Revenons donc à aujourd’hui ! Arrivés dans leur appartement nous sommes accueillis par la pétillante Jireh, la chérie de Guillo, qui nous reçoit comme si nous nous connaissions depuis longtemps.

 Après l’installation de nos affaires, apprivoiser les chats qui vivent ici et une mise à jour de nos vies respectives, nous voici partis pour une visite de Manizales by night. Malheureusement, la malédiction « covid en Colombie » se poursuit. La cathédrale est fermée (il parait qu’il y a un bar sur le toit, d’où il y a une très jolie vue sur la ville) et le « Monument en hommage aux pionniers » est fermé pour rénovation…

 Nous ne savions pas, en arrivant, si Guillo et Jireh auraient un peu de temps avec nous, ou si nous nous retrouverions en fin de journée, après nos visites. Mais ils se sont arrangés pour ne pas travailler le temps ou nous serons là et ils ont bien l’intention de nous faire visiter leur coin ! Ils sont vraiment adorables !

 Le lendemain, nous allons visiter un jardin à la sortie de la ville. Nous en apprenons un peu plus sur la faune et la flore locale, nous nous émerveillons encore devant le ballet des colibris, les enfants essaient de dompter des papillons. Le guide est très fier de nous montrer une magnifique collection de vieux bonsaïs.

 L’après-midi, nous assistons à une expérience unique pour des globe-trotters… Nos copains ont acheté une voiture neuve, nous les accompagnons chez le concessionnaire pour la récupérer ! Avec nos tenues roots et nos chaussures de rando, nous ne nous sentons pas tout à fait à notre place ! Un voile recouvre leur voiture, on compte jusqu’à 3 pour qu’ils la découvrent… Une assistante leur apporte des fleurs et des petits gâteaux !

 Nous les laissons là, le temps qu’ils découvrent les fonctionnalités de leur nouveau véhicule. Ça nous laisse un peu de temps pour continuer nos réflexions sur la suite du voyage… Depuis que nous sommes en Colombie, on a l’impression que l’étau se resserre. Le Covid se fait plus présent, avec le confinement 3 jours par semaine, et au loin, là-bas, se dessine déjà le temps du retour… Nous commençons à compter les mois restants et tous nos projets de voyages ne vont pas rentrer dans ce peu de temps !

 Nous hésitons entre passer un peu plus de temps en Colombie, vers le Nord où ce n’est pas confiné, avant de rentrer en Europe, ou rentrer en Europe directement, ou aller visiter l’Equateur, ou, le plus fou, aller quelques temps aux Galapagos, des familles voyageuses nous les ayant vraiment bien vendues… Beaucoup de paramètres sont à prendre en compte : le covid ici, le covid là-bas, l’ouverture des frontières de la Grèce (prochaine destination ??) et même le Ramadan si nous voulons aller en Égypte.

 Et puis finalement, on se laisse guider par notre intuition et par les conseils des copains, même si ce n’est pas le plus facile et certainement la solution la plus chère, mais il ne faut pas vivre avec des regrets : nous partirons aux Galapagos. Nous sommes mardi, notre avion sera vendredi et il faut une tonne de papiers pour entrer dans ce paradis naturel ! Outre les billets d’avion (en double car nous faisons une escale d’une nuit à Quito) il faut s'occuper des tests pcr, réserver les hôtels qui nous permettront d’avoir un « Salvonconducto », réserver l’hôtel à Quito près de l’aéroport, retrouver l’attestation d’assurance portant la mention « covid 19 », prendre nos billets d’avions de sortie de territoire (c’est-à-dire, pour nous, nos billets pour Madrid), se renseigner sur les règles très strictes des produits qu’on ne doit pas avoir dans nos sacs, etc…

 Après avoir vu que l’idéal est de rentrer mi-mai, ça nous laisse quasiment 3 semaines en Amérique du sud. Notre grande hésitation finale était donc de passer ce temps aux Galapagos ou dans les Andes équatoriennes. 2 jours après avoir pris nos billets, nous apprendrons que l’Équateur se confine à nouveau. Notre intuition était bonne et nous sentons que c’est la fin de notre petite « malédiction covid » !

 Ce poids en moins, nous pouvons donc profiter du temps qui nous reste avec les copains ! Le jour suivant, il est temps de tester la voiture neuve ! C’est une grosse Subaru, et nous partons tous les 6 dans la voiture. Nous sommes tous les 4 derrières, sans problème ! Aujourd’hui, Jireh et Guillo voulaient nous faire connaitre les montagnes environnantes. 

 Nous montons à plus de 4000m d’altitude, dans le parc naturel des Nevados, vers le volcan dont nous apercevons la fumée depuis leur terrasse. Sur la route nous faisons plusieurs arrêts pour voir des cascades, des lacs, de la brume, beaucoup de brume et la flore endémique. Plus on monte, plus il fait froid... Les plantes d’ici, comme les mousses, les « coussins d’eau » ou le typique « frailejon » avec son gros tronc et son palmier de feuilles poilues, sont très importantes car elles recueillent l’humidité de l’air qu’elles absorbent. Elles font descendre cette eau dans la terre avant qu’elle ne rejoigne les rivières qui irriguent les plaines des kilomètres plus loin. Une nouvelle démonstration que tout est lié !

 Dans l’après-midi nous nous arrêtons dans un hôtel restaurant au fond d’une vallée. Nous venons là pour une raison en particulier : il y a ici des thermes, dont l’eau est chauffée à la chaleur du volcan. Après manger, nous prenons les maillots et nous filons, sous la pluie, dans une piscine extérieure (il doit faire 15° dehors…) L’orage gronde, juste pour nous faire un peu peur, puis s’éloigne. Petit à petit, le ciel se découvre et nous apercevons enfin la vallée devant nous. A côté de la piscine, un jardin accueille des colibris. Nouvelle observation, notamment d’un colibri de montagne qui ne vit qu’ici, vêtu de son gros duvet de plumes.

 Après cette bonne journée il est temps de quitter nos amis. Nous allons visiter Bogota, très rapidement, juste avant le confinement du weekend et notre vol. Pour ça, nous avons décidé de prendre un bus de nuit. A 11h du soir, Guillo nous emmène à la gare routière et nous allons mixer repos et transport…