Athènes

à manger comme ça, on va refaire de la Grèce...

Pol
11 juin 2021

C’est vraiment la douceur de vivre qui nous charme depuis que nous sommes en Grèce ! C’est encore épuisés du décalage horaire et pris d’une gourmandise incroyable que nous avons abordé la capitale grecque. Un taxi bigleux nous a emmené au centre-ville, une main sur le volant et l’autre tenant un téléphone grand comme une tablette. Nous avons emménagé pour une semaine dans un appartement très mignon dans le quartier de Petralona, à 2 pas du métro. La couleur est annoncée quand un peu plus tard, j’interpelle notre hôte de la fenêtre vers la cour ou elle pliait le linge. Elle me demande de chuchoter car c’est l’heure de la sieste, il est 16h... C’est aussi largement l’heure d’aller manger, nous n’avons rien avalé depuis notre départ de Madrid au petit matin. Cela tombe bien, dans le quartier nous avons repéré un petit square avec un bistrot qui a sorti sa terrasse : Le Best, c’est un nom bien mérité ! Des portions gigantesques, des produits frais et des saveurs que nous découvrons et que nous adorons. Et cela pour environ 6€ par personne. Nous avons pris 3 plats pour 4 et peinons à finir !!!

 Il est temps de découvrir la ville. Depuis la maison nous pouvons rejoindre le Parthénon à pied, en une grosse demi-heure en ne passant que par des rues piétonnes ! Nous sommes le 16 mai et la Grèce est déconfinée depuis 2 jours.  Pourtant en voyant toutes ces terrasses on a l’impression qu’elles ont toujours été là. Le masque, ici, est porté un peu en dilettante, par maximum une personne sur deux... En cette fin d’après-midi nous arrivons au moment où la ville sort de la sieste et s’anime. Les rues lumineuses sont pavées de marbres, il y a des musiciens dans la rue, on se croirait en vacances. L’ambiance est détendue. Nous découvrons le Parthénon qui trône fièrement au centre de la ville.  Il  y a des parc avec des rochers et de la garrigue laissés à l’état naturel où surgissent des vestiges archéologiques un peu partout. Les gens se réunissent sur ces rochers pour voir le coucher de soleil.

 Le lendemain nous faisons un « free walking tour » avec Laura, une jeune française qui vit ici depuis un an et demi. C’est toujours une super façon de découvrir une nouvelle ville et pour trouver tout de suite ses repères ! Laura nous apprend nos premiers mots de grec, nous retrace rapidement l’histoire de la Grèce et quelques anecdotes de mythologie sur lesquelles Faustine est incollable. Nous finissons le tour avec la très étonnante relève de la garde, devant le parlement. Cinq pantins en uniforme vont se donner à toute une chorégraphie au ralenti. Trois militaires « evzones » arrivent sur la place en marchant au pas. Les deux autres qui sont restés une heure immobile en gardant la flamme de leur soldat inconnu se mettent alors à bouger hyper lentement. Bon, on accélère un peu, les deux qui viennent d’arriver avec leur chef prennent leur place, toujours au ralenti, et les 2 remplacés s’en vont avec le chef… Une fois ce petit manège terminé, un militaire en treillis les replace pour leur laisser le visage à l’ombre, leur écarte un peu les pieds, leur essuie le front avec la frange de leur coiffe, les arrange. De vraies poupées… On est un peu circonspect par la déshumanisation de ces gardes… Mais bon, ce n’est pas la seule chose qu’on ne comprend pas chez les militaires…. No comment !

 Le lendemain, notre hôte nous apprend que c’est la journée nationale des musées et que, pour l’occasion, les entrées des musées et des sites archéologiques sont gratuites. Nous nous faisons donc une grosse journée culture.

Nous commençons par le musée de l'acropole. C’est un musée récent, installé au pied de l’acropole. Nous y découvrons beaucoup de pièces trouvées sur l’acropole donc, et surtout de nombreux morceaux du Parthénon… Il y a les 6 fameuses caryatides de l’Erechthéion, (celles sur site sont des reproductions) qui se trouve juste à côté du Parthénon. Enfin, pour être exact, il n’y en que 5. Et une place vide. Il y a une guerre avec le British Museum de Londres qui détient la sixième ainsi que beaucoup de vestiges grecs et qui refuse obstinément de les rendre. Alors, quand ils ont créé le musée, en 2009, ils ont laissé une place pour la belle que les Grecs aimeraient bien récupérer… Au dernier étage, entièrement vitré et donnant une vue exceptionnelle sur le Parthénon, il y a tous les morceaux de ce temple de renom. Notamment toutes les métopes, qui sont les panneaux sculptés entre les colonnes des quatre façades, et toutes les pièces qu’on a retrouvées des deux énormes frontons. Le tout est remonté comme si elles étaient in-situ, dans la même orientation que le temple lui-même. Les colonnes du bâtiment reprennent les colonnes du temple. Tout est simplement plus bas, à hauteur de regard, pour qu’on puisse les admirer. La scénographie est vraiment intéressante !

Pour finir, nous visitons les ruines sous le musée. Les fouilles avant de démarrer le chantier ont mis à jour tout un quartier, sur plusieurs couches, selon les époques : des cuisines, des bains, des pièces dont le sol était recouvert de mosaïque. Là aussi, l’architecture du musée, posé sur d’énormes piliers, a permis de conserver et de protéger ces vestiges et nous admirons le mélange de moderne et d’ancien.

Nous enchaînons notre journée marathon (expression qui n’a jamais eu autant de sens…) par un déjeuner en terrasse puis la visite de l’agora. La fameuse agora où est née la démocratie ! J’imagine les fantômes de Socrate Platon ou Périclès qui se baladent encore ici entre un bout de colonne dorique (ou ionique ? c’est bon, maintenant on est calé sur le sujet), une sculpture de kouros et le temple d’Héphaïstos.

 Et en fin de journée, nous montons enfin à l’acropole. Comme l’entrée est gratuite, on s’attendait à ce qu’il y ait affluence. Mais non, comme pour le musée et l’agora, peu de monde flâne sur ce site incroyable. Temple d’Athéna, le parthénon en travaux (depuis 30ans), l’Erechthéion et le bel olivier au pieds des caryatides… Il y a ici dans l’air une majesté qui se laisse encore ressentir, malgré l’état du site. Zeus et Athéna n’ont peut-être pas complètement déserté Athènes ?!

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 Après cette grosse journée, on promet aux enfants qu’on va faire plus cool… Et on ne tient pas notre promesse ! Le jour suivant, nous allons visiter le Pyrée, le fameux port d’Athènes, moyennement intéressant car on se rend compte que c’est surtout d’énormes quais pour les ferries et les cargos. Alors, nous marchons jusqu’à un autre quartier qu’on nous a recommandé, Mikrolimano. Il parait que c’est très sympa, très vivant et qu’il y a plein de chouettes restos au bord du petit port de pêche… Quand nous arrivons, l’endroit est quasiment désert, à part quelques artisans qui refont le pavage de tout le port. Au milieu de ce grand chantier, tous les restos sont fermés ou en profitent pour faire des travaux. Gloups ! On en trouve finalement un ouvert pour nous accueillir.

 Après cette marche peu agréable, les enfants refusent de continuer la rando urbaine ! C’est donc en taxi, pour quelques euros que nous allons découvrir la fondation Stavros Niarchos. C’est comme une immense bande de terre qui semble s’être soulevé. Au bout, le bâtiment vitré ouvert vers la mer nous laisse voir les rangées immenses de livres de la bibliothèque nationale ! Des livres sur 20m de hauteur ! En haut, il y a l’opéra. Il est un peu tard et nous ne pouvons pas entrer dans le bâtiment, mais nous nous promenons dans les jardins qui partent du sol et montent progressivement jusqu’au toit de la bibliothèque. C’est un bâtiment qu’un armateur grec a demandé à Renzo Piano. Belle réalisation, de nouveau, d’une architecture contemporaine !

 Dans les jardins, nous tombons sur une fontaine. Sur une place, de grands jets s’élancent alternativement, ou tous ensemble. Gabriel ne résiste pas à l’appel de l’eau, il se met en slip et fonce jouer avec ces colonnes d’eau. Deux autres enfants le rejoignent. Faustine aimerait bien être de la partie, mais nous n’avons pas son maillot. Promis, demain on revient jouer ici !

 En fin de journée, nous retrouvons notre hôte, Mélina, encore une Française installée à Athènes. Nous passons la soirée à papoter sur notre terrasse. Elle nous raconte sa vie d’avant de danseuse à Tel Aviv, et sa vie de maintenant entre la gestion d’appartements de locations et d’intermédiaire pour des acheteurs israéliens.

 Pour notre dernier jour dans la capitale, nous allons visiter de nouveaux quartiers de la ville. Notamment un quartier qui était, il y a encore un an ou deux, un quartier anarchiste ou la police n’avait pas le droit de rentrer… Il est maintenant en train de se transformer en quartier touristique, culturel et branché. Nous voyons une ville en pleine transformation. Beaucoup de choses nous paraissent vieillottes ici, presque sorties des années 80, comme bon nombre de vitrines, mais nous voyons que tout ça est en train de changer.

 Nous vivons aussi une nouvelle anecdote « idioties du covid ». Nous voilà devant une librairie française. Autant dire le paradis perdu des enfants ! Mais quand nous voulons rentrer, je dois rester dehors, car il ne faut pas plus de trois personnes dans la boutique ! C’est sûr qu’on risquerait de se contaminer entre nous…. Grrr !

 Nous profitons d’un dernier tour d’Athènes by night, pour voir le Parthénon illuminé en haut de l’acropole et toute la vie nocturne de la cité.

 Demain, on loue une voiture et nous partons on the road pour un grand périple !

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Mots-clés: Grèce

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