Santoríni

C'est clair, nous ne mettrons pas les pieds dans des coins touristiques comme Santorin ! A ben si....

Claire
28 juin 2021

Nous ne pensions pas aller sur l’ile de Santorin. Pour nous elle était trop touristique et avions envie de découvrir des îles des Cyclades plus authentiques. Cependant, l’insistance de plusieurs personnes rencontrées qui nous ont dit « Vous ne pouvez pas quitter la Grèce sans passer par Santorin », a aiguisé notre curiosité.

 Cette île est proche de la Crête, et sur la ligne de ferry qui nous ramène à Athènes. Ça ne coûte pas plus cher d’y faire escale… Alors…

 Et en effet en se renseignant sur la civilisation minoenne, lors de notre passage à Héraklion, nous avons appris que la Crête aurait été balayée par un tsunami d’une ampleur incroyable vers 1700 av JC, et ce certainement lors de l’éruption formidable du volcan de Santorin. Le volcan s’est effondré sur lui-même ce qui donne à l’ile une forme de croissant, et des falaises vertigineuses faites de strates de cendres et de lave. En Crête, on retrouve dans la géologie des montagnes, des galets, des poteries, des os d’animaux, des coquillages et de cendres de Santorin le tout ayant été projeté lors de ce cataclysme, en détruisant au passage les palais de cette civilisation !

 Le mythe prend forme. En arrivant, le spectacle est saisissant puisque le bateau nous dépose au centre de ce croissant de lave, cette caldeira, et qu’on voit ces villages blancs accrochés au sommet de ces falaises noires.

 Nous logeons dans un petit appartement sur la côte Est, la partie plate de l’île, plus humble, plus "normale".
A l’Ouest vers les falaises tout est contraste et démesure : par le paysage, découpé, brut, noir et sauvage, et par l’architecture, blanche, douce, graphique, épurée et moderne.

Là encore, c’est en fin de journée que nous sortons. Le premier soir nous allons nous promener dans les ruelles de Fira, un des villages qui surplombe la caldeira. Nous sommes éblouis de la beauté de cette architecture dans cet écrin hostile. Quelques touristes barbotent dans leur piscine à débordement, les serveurs désœuvrés réajustent l’alignement des chaises et des parasols. On s’arrête caresser les chats…
En fin de journée, les rues s’animent et nous nous amusons de voir les gens sur leur 31, les femmes en robes longues perchées sur un muret, prenant des pauses langoureuses devant leur photographe.

 Pour le lendemain nous avons repéré une randonnée qui part du village de Fira et longe la caldeira par les chemins jusqu'à atteindre le village de Oia qui ponctue la pointe nord de l’ile. Randonner dans un magazine de déco c’est une première pour nous. Mais finalement c’est tellement dépaysant, on en prend plein les yeux. Nous arrivons au coucher du soleil et peu à peu les lumières s’allument. Et comme un spectacle qui commence, nous voyons les gens sortir dans les ruelles en tenue de soirées et robes vaporeuses.

 Ces maisons accrochées à la falaise, la multitude de piscines illuminées qui diffusent des lueurs bleutées, les courbes douces des maisons enchevêtrées par miracle, ressemblent à un décor de théâtre des 1001 nuits. Nous sommes émerveillés mais fatigués. Avec nos 10km dans les pattes, et nos chaussures de randonnées, nous échouons affamés sur une petite terrasse à l’intérieur du village, là où il y a des gens "normaux". Et nous rentrons des étoiles pleins les yeux d’avoir découvert ce monde à part, heureusement encore hors saison.

 Les "Domovoy en voyage" s’intéressent, vous l’aurez compris, à l’histoire et aux civilisations, impossible donc de louper la visite de Akrotiri, une ville minoenne enfouie sous les cendre comme Pompei, découverte dans les années 70, alors qu’ à la construction du canal de Suez, les cendres volcaniques étaient prélevées ici pour faire le béton là-bas. Une vaste structure couverte a été bâtie pour protéger la partie de la ville qui a été mise au jour (estimée à 3%), mais tellement reste à faire… Il y a encore du travail là-bas pour plusieurs générations d’archéologues. Mais déjà dans ces vestiges nous voyons des fresques, des fours à pains, de grandes amphores, des maisons a étages, avec circulation d’eau potable et égout avec système de siphon… et oui le top du top ! et çà 2000 ans avant L’époque de Pompei !!!!

 C’est donc sur la visite du musée archéologique que nous terminons notre étape de Santorin. Là-bas, nous voyons notamment des moulages de meuble. Comme à Pompei où ils ont moulé en négatif avec du plâtre l’espace des corps humains figés dans la cendre. Ici, pas de trace humaine, mais des empreintes de meubles. Ainsi réapparaissent des guéridons et des lits antiques… Nous rencontrons un couple de retraités français, émerveillés de notre aventure et des enfants qui leur racontent leurs découvertes !

 

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Mots-clés: Grèce

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