les eaux cristallines de Semuc Champey

Après nos aventures volcaniques, nous sommes restés quelques jours de plus à Antigua profitant de la douceur de la ville… C’est l’occasion d’organiser une rencontre de familles dans un café tenu par des Français. C’est chouette de rencontrer d’autres voyageurs, parents et enfants et de partager nos expériences et nos bons plans !

Nous rappelons aussi notre super guide, Antonio. Il nous avait dit qu’avant la pandémie il montait régulièrement au site maya de Tikal, au nord du Guatemala, avec une agence de voyage. Nous imaginons comme une visite avec lui doit être passionnante… Nous ne pouvons malheureusement pas l’emmener avec nous. Alors nous lui proposons de le retrouver pour qu’il nous fasse un cours d’histoire maya et nous parle des principaux sites que nous visiterons.

C’est encore 4h fascinantes que nous passons avec lui. Dès le début de notre entrevue, il prend mon carnet, dessine, note, écrit les éléments les plus importants, les noms des grands souverains comme Jasaw Chaan Kawil et sa bien aimée Ix Une mu.

Il ponctue régulièrement ces phrases de « Ah, je me régale ! » ou “ça va vous plaire !”. Il vit sa passion de l’Histoire et c’est absolument génial de l’écouter…

 Voilà, au bout d’un moment, il faut bien reprendre la route… Par un beau matin des derniers jours de janvier, un « collectivo » (un minibus d’une quinzaine de places) vient nous chercher. C’est parti pour la deuxième partie du pays, cap au nord ! Nous passons nos 8h de route masqués. On n’a pas l’habitude !! La route finit par une piste et nous amène dans le village de Lanquin. Dépaysement complet par rapport à Antigua ! Nous voici dans un village qui semble assez pauvre. Ici plus de tenue traditionnelle... Quelques hôtels essaient de survivre au manque de touristes. Nous arrivons dans l’un d’eux, en bord de rivière. L’ambiance est très loin des photos vues sur internet. Nous sommes les seuls clients. Nous comprenons vite qu’il n’y aura pas “le buffet“ pour le diner. On nous donne un vieux A4 sali en guise de menu. Les 3 plats que l’on nous sert n’ont aucun goût…. Nous pensions passer deux nuits ici, nous n’en passerons qu’une ! Le lendemain matin, changement d’hôtel pour une guesthouse de l’autre côté de la ville. L’ambiance est tout de suite plus sympa ! Nous pensions partir pour Semuc, Champey, une rivière au eaux cristallines qui s’élargit en piscines étagées, mais le temps est maussade. Journée tranquille donc ! C’est l’occasion de rencontrer Justine et Kamel, deux backpackers avec qui nous partageons un peu le même itinéraire, ainsi que Sébastien, voyageur solitaire en route depuis un bout de temps. Il faudra que je reparle plus longuement de ces rencontres de voyageurs qui prennent une part importante de notre voyage !

 Le jour suivant, le soleil est revenu ! Nous pouvons enfin aller à Semuc ! A peine sortis de l’hôtel, un 4x4 déjà à moitié rempli de touristes passe devant nous. Je l’arrête. « Semuc ? » « Si, claro ! » On se met d’accord sur le prix, et hop, on monte à l’arrière du pickup, prêts à se faire secouer sur un chemin défoncé pendant 45minutes !

Rien que le trajet pour rejoindre la rivière vaut le coup ! Nous nous accrochons comme nous pouvons pour ne pas valdinguer ! Peu de temps avant d’arriver, nous imaginons comme c’est impensable de faire ça en France, parce qu’en France il y a plein de lois pour éviter les trucs dangereux…. C’est à ce moment qu’une volée d’enfants, dont le plus grand ne doit pas avoir dix ans, se précipite sur notre voiture en marche, saute et s’accroche tant bien que mal à l’arrière, les pieds sur le parechoc ! Ils nous tendent des petits disques d’alu d’une dizaine de centimètres de diamètre. « Chocolate ! Dos per 5 quetzales ! » Nous sommes entourés de cacaoyers et ils essaient de vendre quelques disques de chocolat fait maison au peu de touristes qui viennent encore ici. Ils chantent le dernier tube à la mode, en attendant que le 4x4 s’arrête pour descendre. Je ne résiste pas à l’occasion de gouter ce chocolat. Ici, le chocolat est très souvent épicé, à la cardamome ou à la cannelle. Ils veulent tous me vendre leurs disques de chocolat « Yo in primero ! » en essayant de passer devant le petit bonhomme à qui je tends mes 5 quetzals… Bon, le chocolat est fortement « torréfié » pour ne pas dire brûlé. Pas top, mais l’expérience est intéressante !

 Nous voici enfin sur le site de Semuc Champey. Avant d’aller se tremper, un petit effort nous fait monter à un « mirador » (c’est comme ça qu’ils appellent tous les points de vue ). Un chemin qui grimpe, puis des escaliers qui sont un affront à la loi de Blondel (on vous a dit « 2h+g=64cm ! ») et nous voici devant un panorama incroyable ! J’ai entendu dire que ça avait été un haut lieu de résistances pour les guerilleros pendant la guerre qui a sévit jusqu’en 1996… Quel lieu paisible, pourtant !

Nous redescendons et pouvons finalement goûter la rivière. En amont du site, la rivière s’engouffre sous la terre. Quelques ruisseaux récalcitrants restent en surface pour former des plateformes d’eau bleu transparente. La faible profondeur permet d’avoir une eau chaude. De vraies piscines !!

Nous essayons les différents bassins, plus où moins profonds, plus où moins chauds, agrémentés de petites cascades… Les enfants s’amusent à plonger dans toutes les positions. Quel bonheur de se baigner dans ce petit coin de paradis !!

Voilà encore une journée bien douce dans les jolis paysages du Guatemala !